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02/04/2008

La signification et le sens de la "Résurrection de la Chair"



 





                      On oublie trop souvent, dans les constructions littéraires et théologiques fantaisistes teintées d’un fort anthropomorphisme très grossier que construisent les actuels admirateurs de la chair, espérant voir cette dernière accéder à un statut d’éternité qui ne peut en aucun cas lui être dévolu, que le sort réservé aux choses créées, loin de bénéficier d’une hypothétique « dignité » que lui aurait conféré l’Incarnation, est de disparaître pour toujours.  

                      En effet, si le monde d’autrefois a été détruit par le déluge, le monde actuel le sera par le feu. Mais il s’agira alors d’un anéantissement total et définitif, et qui de plus atteindra aussi le ciel astronomique. Plusieurs passages de l’Écriture confirment cette vérité solennelle : «Tu as jadis fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ; eux, ils périront […] et ils vieilliront tous comme un vêtement ; tu les changeras comme un habit, et ils seront changés» (Psaumes 102 25, 26 ; Hébreux 1, 10-12) ; «Le ciel et la terre passeront» (Matthieu 24, 35).

 

                       Bien évidemment, l’Ecriture ne décrit pas en détail ce que sera le ciel, sans doute parce que notre condition humaine actuelle ne nous permettrait pas de saisir les merveilles qui nous seraient ainsi révélées. Mais l’apôtre Paul, ravi jusqu’au troisième ciel (c’est-à-dire le séjour de Dieu), déclara qu’il y a entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer (2 Corinthiens 12, 4). C’est dire que nous ne pourrons jamais nous faire qu’une idée incomplète de la félicité qui règne dans ce lieu béni, pas plus que de la gloire qui sera la part des rachetés durant l’éternité, aussi gardons-nous par prudence et pieuse réserve, dans notre état charnel actuel que nous sommes destinés à abandonner et perdre pour notre délivrance, à vouloir rabaisser les perspectives surnaturelles à un vulgaire sensualisme pseudo mystique qui n’est qu’un grossier travestissement des fondements spirituels du christianisme.

 

                  De la sorte, le sens effectif de l’expression « Résurrection de la chair » contenue dans le Credo, qu’il conviendrait de largement expliquer afin de dissiper bien des confusions aberrantes et des idées foncièrement faussées dont témoignent certaines positions ridicules, consiste à proclamer que le « corruptible sera anéanti pour revêtir ‘‘l’immortalité’’ » (1 Corinthiens 15, 53), et que « la délivrance de notre corps de mort », qui provoqua les soupirs éperdus de l’apôtre Paul (Romains 8, 23) qui attendait avec impatience le moment où il serait enfin soustrait aux lois de ce monde pour participer à la réalité du Royaume, sera accomplie, non pas dans des corps charnels bien sûr, cela n’est pas douteux, mais dans des « corps glorieux », cette transformation opérée par la grâce étant le sens exact de ce que nous proclamons avec l’Eglise lorsque nous disons que nous croyons à la « résurrection de la chair », c’est-à-dire à l’acquisition après la mort pour ceux qui seront sauvés de corps incorruptibles, et même, pour être tout à fait clair, de corps « glorieux » semblables à celui de Jésus-Christ comme le déclare saint Jean :

 

« nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est »

 

                             (1 Jean 3, 2).