04/04/2008
La Résurrection des morts est réservée aux justes seulement
Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection :
sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir ;
mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ,
et ils régneront avec lui mille ans»
(Apocalypse 20, 5, 6).
Dans l’épître aux Philippiens, nous trouvons la confirmation de la même vérité : «Si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts» ; ce serait un effort bien inutile ; et si l’homme le plus incrédule pouvait y avoir aussi part, il ne serait pas question d’y parvenir. Si, au contraire, les justes doivent être ressuscités à part en gloire, c’est un but qui mérite d’être sérieusement poursuivi.
En grec ce passage a une force que le français ne rend pas. L’apôtre a inventé un mot grec pour exprimer cette résurrection distincte — exanastasis — une résurrection d’entre les morts. C’était ce que Paul cherchait à atteindre. Le Christ, l’objet de la faveur divine, a été ressuscité d’entre les morts, lui, les prémices ; et Paul espérait faire partie de la récolte du Christ lorsqu’Il reviendra du ciel, comme il le dit à la fin du chapitre : «D’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus-Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire». Il est donc évident que l’Esprit insiste sur une résurrection qui appartient aux justes et à laquelle les méchants n’ont aucune part. On s’en aperçoit même au sujet des vérités les plus ordinaires : «Attendant l’adoption, la délivrance de notre corps». L’apôtre n’aurait pu se servir d’une expression semblable pour exprimer que le corps sera délivré du pouvoir de la mort, s’il avait eu en vue une commune résurrection en vue du jugement.
De même il est dit dans l’épître aux Hébreux : «Comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, — et après cela le jugement, ainsi le Christ aussi, ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent» (Hébreux 9, 27, 28). Ici encore l’incrédule n’a aucune part au salut et à l’attente du Seigneur. Remarquons encore, dans ce passage, que cette part du croyant est en contraste avec la mort et le jugement — part naturelle de l’homme déchu. Nous voyons combien le Christ et le croyant sont associés par le Saint Esprit ; de telle sorte que la vie et la résurrection appartiennent à tous deux : seulement le Christ les possède par droit divin et nous par grâce. Ces croyants se confiaient en Dieu qui ressuscite les morts ; ils savaient que Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi avec Jésus et nous présentera avec tous les saints ; ils savaient aussi que «si notre maison terrestre qui n’est qu’une tente, est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux» (2 Corinthiens 5, 1) ; ils attendaient que ce qui est mortel fût «absorbé par la vie». Dieu les avait formés à cela même, et leur avait aussi donné les arrhes de l’Esprit, afin qu’ils eussent toujours confiance.
«Tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes. Et... nous porterons aussi l’image du céleste». Toutes ces paroles nous enseignent donc, non une résurrection commune des justes et des injustes qui ne devraient être séparés que par le jugement, mais la précieuse vérité que les justes seulement seront associés à Jésus-Christ et séparés des méchants pendant le millénaire à venir où le Christ règnera, puis ensuite il y aura la fin des temps.
Qu’adviendra-t-il vraiment des morts après la fin des temps ?
17:15 Publié dans Religion | Lien permanent | Tags : littérature, religion, réflexion, philosophie, métaphysique, jansénisme, protestantisme
02/04/2008
La signification et le sens de la "Résurrection de la Chair"
On oublie trop souvent, dans les constructions littéraires et théologiques fantaisistes teintées d’un fort anthropomorphisme très grossier que construisent les actuels admirateurs de la chair, espérant voir cette dernière accéder à un statut d’éternité qui ne peut en aucun cas lui être dévolu, que le sort réservé aux choses créées, loin de bénéficier d’une hypothétique « dignité » que lui aurait conféré l’Incarnation, est de disparaître pour toujours.
En effet, si le monde d’autrefois a été détruit par le déluge, le monde actuel le sera par le feu. Mais il s’agira alors d’un anéantissement total et définitif, et qui de plus atteindra aussi le ciel astronomique. Plusieurs passages de l’Écriture confirment cette vérité solennelle : «Tu as jadis fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ; eux, ils périront […] et ils vieilliront tous comme un vêtement ; tu les changeras comme un habit, et ils seront changés» (Psaumes 102 25, 26 ; Hébreux 1, 10-12) ; «Le ciel et la terre passeront» (Matthieu 24, 35).
Bien évidemment, l’Ecriture ne décrit pas en détail ce que sera le ciel, sans doute parce que notre condition humaine actuelle ne nous permettrait pas de saisir les merveilles qui nous seraient ainsi révélées. Mais l’apôtre Paul, ravi jusqu’au troisième ciel (c’est-à-dire le séjour de Dieu), déclara qu’il y a entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer (2 Corinthiens 12, 4). C’est dire que nous ne pourrons jamais nous faire qu’une idée incomplète de la félicité qui règne dans ce lieu béni, pas plus que de la gloire qui sera la part des rachetés durant l’éternité, aussi gardons-nous par prudence et pieuse réserve, dans notre état charnel actuel que nous sommes destinés à abandonner et perdre pour notre délivrance, à vouloir rabaisser les perspectives surnaturelles à un vulgaire sensualisme pseudo mystique qui n’est qu’un grossier travestissement des fondements spirituels du christianisme.
De la sorte, le sens effectif de l’expression « Résurrection de la chair » contenue dans le Credo, qu’il conviendrait de largement expliquer afin de dissiper bien des confusions aberrantes et des idées foncièrement faussées dont témoignent certaines positions ridicules, consiste à proclamer que le « corruptible sera anéanti pour revêtir ‘‘l’immortalité’’ » (1 Corinthiens 15, 53), et que « la délivrance de notre corps de mort », qui provoqua les soupirs éperdus de l’apôtre Paul (Romains 8, 23) qui attendait avec impatience le moment où il serait enfin soustrait aux lois de ce monde pour participer à la réalité du Royaume, sera accomplie, non pas dans des corps charnels bien sûr, cela n’est pas douteux, mais dans des « corps glorieux », cette transformation opérée par la grâce étant le sens exact de ce que nous proclamons avec l’Eglise lorsque nous disons que nous croyons à la « résurrection de la chair », c’est-à-dire à l’acquisition après la mort pour ceux qui seront sauvés de corps incorruptibles, et même, pour être tout à fait clair, de corps « glorieux » semblables à celui de Jésus-Christ comme le déclare saint Jean :
« nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est »
(1 Jean 3, 2).
00:33 Publié dans Religion | Lien permanent | Tags : religion, réflexion, philosophie, métaphysique, jansénisme, protestantisme, catholicisme